L’activisme politique en ligne mené par Covington Jean, à travers le compte MétronomeHaïti, continue de marquer la scène haïtienne. Si certains saluent son audace à “dénoncer ou invinter” des acteurs publics, d’autres y voient une stratégie d’influence destructrice, dont les premières victimes sont déjà nombreuses : la ministre Dominique Dupuy, l’ancienne directrice générale Sterline Civil et l’ex-patron de l’Administration Générale des Douanes (AGD), Julcène Édouard.

Dominique Dupuy
La ministre Dominique Dupuy a été l’une des premières figures à subir les coups répétés de Covington Jean. À travers ses tweets, il l’a constamment brandie en face du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Pire encore, il a fait paraître que Dominique utilisait l’argent de l’État pour financer la propagande de MétronomeHaïti et d’autres médias alliés dans le but de salir le CPT qui l’avait pourtant nommée.
Ces insinuations ont provoqué un profond malaise entre Dominique Dupuy et ses supérieurs, minant son autorité et sa crédibilité. Résultat : sa chute anticipée n’a surpris personne. Elle n’aura passé que quatre mois à la tête du Ministère des Affaires Étrangères (MAE), balayée par une campagne numérique qui a sapé sa légitimité.

Sterline Civil, la chute d’une technicienne
Le cas de Sterline Civil est encore plus révélateur. Présentée par Covington Jean comme son “alliée intime”, elle avait pourtant la réputation d’une technicienne compétente. Si elle a tenu sept mois à la tête du Fonds National de l’Éducation (FNE), c’est grâce aux manœuvres de Fritz Jean, qui a évité d’organiser régulièrement des conseils des ministres. Sans cette protection implicite, sa direction aurait pris fin en moins de deux mois.
En réalité, c’est le Conseiller-Président Smith Augustin qui avait choisi Sterline Civil pour occuper le poste de directrice générale du FNE. Mais ce choix n’a pas suffi pour calmer Covington. Au contraire, il a profité de chaque occasion pour attaquer Smith Augustin de plein fouet, multipliant les accusations et les campagnes d’opinion contre lui.
Covington est également parvenu à isoler Sterline Civil de ses alliés et bienfaiteurs naturels. Elle s’est progressivement retrouvée divisée d’avec Claude Joseph, son ancien patron au MAE, de Smith Augustin, d’Ophnide Renfort, et d’autres soutiens importants. La stratégie de Covington est claire : là où il passe, il divise pour régner seul.
De plus, il n’a pas hésité à s’en prendre au Premier ministre lui-même, qu’il qualifie de “défacto”. Une contradiction flagrante : si le Premier ministre est réellement “défacto”, alors que vaut la nomination de Sterline Civil, faite par ce même chef de gouvernement ? À travers cette logique biaisée, Covington fragilise autant ses adversaires que ses propres alliés, qui finissent toujours par tomber.

Julcène Édouard et la recette douanière
L’influence de Covington s’est également fait sentir à l’AGD, où Julcène Édouard a fini par perdre son poste. MétronomeHaïti a présenté les recettes douanières comme des victoires, mais la réalité était toute autre : les taxes exorbitantes imposées aux citoyens suscitaient une colère grandissante. Un véhicule acheté 3 000 dollars pouvait être frappé de 104 % de taxes pour être dédouané. Ces incohérences ont amplifié le malaise social et contribué à discréditer Julcène Édouard, précipitant sa sortie.
Une influence paradoxale et autodestructrice
Au regard de ces épisodes, un constat s’impose : Covington Jean semble moins bâtir qu’il ne détruit. Ses campagnes numériques, loin de protéger ses alliés, ont entraîné leur chute successive. Dominique Dupuy, Sterline Civil et Julcène Édouard en sont la preuve.
En voulant imposer son influence par l’excès, il a surtout démontré que ses interventions conduisent, tôt ou tard, à la perte de ceux qu’il prétend défendre.

Qui est vraiment Covington Jean ?
À la lumière de ces dérives, une question se pose : qui sera la prochaine victime de Covington Jean et de MétronomeHaïti ? Les proches qui le connaissent dressent un portrait peu flatteur : un pervers narcissique, un psychopathe, un égoiste, une grenouille qui veut être aussi grosse qu’un bœuf. En clair, un homme qui se donne une importance qu’il n’a pas, qu’il n’aura jamais, et qui vit enfermé dans ses illusions.