Politique

Fritz Jean : toujours à la traîne, jamais en tête

La scène politique haïtienne semble désormais rythmée par une étrange danse où le Conseil Présidentiel de Transition, sous la houlette de Fritz Alphonse Jean, apparaît constamment en retard d’un pas. À chaque initiative du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, c’est une réponse précipitée, mal coordonnée ou simplement mimétique qui s’ensuit, comme si la Primature et le CPT étaient engagés dans un concours de communication.

Prenons l’exemple du communiqué émis par la Primature sur la remise en service urgente de la centrale de Péligre pour répondre à la crise électrique à Port-au-Prince. Quelques heures à peine après la déclaration du chef du gouvernement mobilisant l’État et ses institutions, Fritz Jean, de l’autre côté, publiait une note pour annoncer que le CPT avait aussi entamé des discussions avec la population du Plateau Central. Cette manie de toujours répondre, jamais initier, donne l’impression d’un leader en mode suiveur plutôt qu’en chef de file. À ce rythme, le peuple pourrait croire que les décisions du CPT sont dictées par l’agenda de la Primature.

Le cas le plus révélateur reste peut-être la question de la presse. Alors que le Premier ministre a reçu les associations de presse à la Primature pour réfléchir à un nouveau narratif face à l’insécurité, Fritz Jean, qui a ignoré la presse haïtienne depuis son entrée en fonction le 7 mars dernier, a soudainement convoqué une réunion avec les médias haïtiens. Jusqu’ici, ses rares prises de parole s’étaient faites exclusivement dans les colonnes de médias dominicains. Ce revirement n’est survenu qu’après le coup de gueule de journalistes influents, comme Marvel Dandin. Trop peu, trop tard ? Nombreux sont ceux qui y voient une opération cosmétique sans réel engagement durable envers la presse nationale.

Certes, le CPT a rencontré l’ANMH et l’AMIH. Mais concrètement, que ressortira-t-il de cette rencontre ? Avec un président du CPT qui a toujours traité la presse comme un acteur secondaire – voire gênant – du jeu démocratique, on peut raisonnablement douter de l’impact réel de cette initiative.

Fritz Jean donne l’impression d’un coordonnateur dépassé, plus soucieux de réagir que d’agir, de répondre que de diriger. L’heure est grave pour Haïti. Le pays ne peut se contenter d’un leadership en mode « copier-coller ». Il faut des têtes fortes, capables d’anticiper, d’assumer et de porter une vision. Le peuple attend un capitaine, pas un suiveur.

Desk Report

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