Une nouvelle mise en scène politique s’est jouée mardi 6 mai lors d’une conférence de presse donnée par les responsables des plateformes Viv Ayiti et UNIFOSH. Rony Timothé et Biron Odige, figures désormais plus connues pour leur activisme de façade que pour des actions concrètes, ont lancé un ultimatum de 24 heures au Conseil Présidentiel de Transition (CPT) pour révoquer Rameau Normil à la tête de la Police nationale d’Haïti (PNH). À défaut, ils menacent de déclencher une vague de mobilisation nationale.
Mais derrière les discours de fermeté, se cache une autre réalité : un acharnement personnel nourri par des intérêts frustrés. En effet, plusieurs sources confirment que Rameau Normil, dès sa prise de fonction, a mis fin à une dizaine de contrats opaques, attribués à des proches de ces mêmes politiciens durant le passage de Frantz Elbé à la tête de la PNH. C’est cette coupe dans les privilèges qui alimente aujourd’hui la vindicte publique des deux hommes.
Rony Timothé, jadis militant intransigeant sous Michel Martelly, a perdu de sa superbe. De porte-parole du peuple, il est devenu l’écho d’un opportunisme politique sans fondement. Loin de proposer des solutions à la crise sécuritaire, ses interventions se résument à des appels à la révocation, guidés non par l’intérêt national, mais par la nostalgie d’un pouvoir perdu… et d’une manne financière évaporée.
Quant à Biron Odige, il peine à masquer son alignement avec ceux qui instrumentalisent l’insécurité pour se repositionner politiquement. Plutôt que de dénoncer les gangs, il préfère pointer du doigt ceux qui osent leur résister sans jouer le jeu de la corruption.
Une chose demeure néanmoins : malgré les critiques et l’insécurité persistante, Rameau Normil conserve l’un des biens les plus rares dans la sphère politique et sécuritaire haïtienne – son intégrité. Dans un environnement rongé par les conflits d’intérêts, il a fait le choix impopulaire mais nécessaire de couper les canaux de financement parallèle, quitte à s’attirer les foudres de ceux qui en profitaient.
Il est temps que des figures comme Rony Timothé comprennent que la politique ne devrait pas être le seul refuge pour subsister, et que les stratégies de déstabilisation fondées sur la rancune ne mèneront à rien. Le pays a besoin de réformes, pas de cabales. L’heure n’est plus aux ultimatums de coulisses, mais à l’action responsable.